Depuis un an je suis, c'est un bien grand mot, confronté à cette bête qu'est le cancer.

Il est difficile de savoir comment réagir face à cette maladie, quand bien même ce n’est pas votre chaire qui est frappée, mais celle d’un membre de votre cercle le plus proche.

C’est ce qui est arrivé il y a peu, et alors vous arrive dans la figure des images que je croyais ne pas me concerner, des questions que je n’avais pas envie de me poser arrivent d’elles même, mais elles arrivent sans les réponses.

Quoi dire quand je serais avec lui ?

Déjà serais je assez fort pour être là à ses cotés ?

Dois je dire des banalités, du style tu vas bien ?

Certain conseille d’aller à l’essentiel car la fin est proche, mais j’ai pas envie de cette fin, et j’ai pris la mesure de cette phrase « tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir » et c’est vrai il faut y croire, car la vie est belle, elle mérite que l’on s’accroche à elle, reste à savoir jusqu'à quel prix ?

Le premier face à face avec Ben fut très dur, il était en souffrance, le traitement contre cette maladie étant « invasif » dixit le médecin. Pour moi ce fut une vision de cauchemar, une image de la mort s’installant dans un corps, non il ne faut pas, accroches toi Ben, j’aurai aimer lui parler et lui non, d’ailleurs il me le dit « tire toi BON DIEU ».

Phrase difficile à faire descendre, mais quelle énergie pour une personne qui est très mal, quel espoir pour moi, avec du recul, de voir cette énergie.

La soirée de cette visite fut difficile et bonne à la fois, elle permis, à mon sens, de nous rapprocher autour de Ben et aussi de parler clairement de cette maladie, des risques proches du départ de Ben, et de continuer d’y croire sans se cacher la vérité.

Il y a eu une deuxième visite, Ben voulut bien me voir, et là mes doutes mes questions s’estompent, les mots simples sortent de ma bouche facilement, ils ne sont pas nombreux, je ne sais écrire se qui se passe à ce moment, mais simplement je lui dis que nous sommes tous à ses cotés et qu’il faut qu’il continue de s’accrocher. Il me sourit et me regarde d’un air de dire « tu crois que je fais quoi ? Et aussi merci… ». Je le laisse en gardant une image de lui plus reposé et encore plus battant.

Le retour (quatre heures de route) fut rempli d’image et de souvenir.

Ceux-ci furent interrompus brusquement par un incident de parcours, fréquent lors d’un trajet en voiture avec des enfants, et bien oui une régurgitation de belle taille.

La vie continue et reprends le dessus, je crois que c’est bien la première fois que je suis content de pouvoir nettoyer les dégâts, car simplement je peux le faire moi...